Dans l’EDC, géré par l’asbl La Rochelle, faire du développement communautaire consiste à réinscrire la personne dans un espace social, à faire en sorte qu’elle participe à la vie communautaire et trouve ou retrouve ses droits et ses devoirs sociaux.
L’action communautaire vise un accroissement de la responsabilité et de la prise en charge de l’action par les personnes directement concernées.
Le développement communautaire a pour visée la socialisation ou resocialisation de personnes qui ont démissionné, qui n’ont plus le sentiment de leur utilité sociale, qui ont perdu leur position de citoyen responsable, ce qui suscite souffrance et humiliation, ce qui entraîne un isolement qui empêche toute participation à la vie sociale et culturelle de la cité.
La philosophie de l’EDC privilégie plutôt une action à long terme avec la personne afin qu’elle retrouve confiance en elle, qu’elle se sente utile, qu’elle participe à la création de projets, qu’elle interpelle les politiques lorsque celles-ci bafouent ses droits, qu’elle développe des projets au service de la communauté, où elle se sent vraiment actrice de son évolution personnelle et de celle des autres.
L’EDC vise à la fois une action auprès des personnes fragilisées mais aussi auprès de toutes les autres. Il s’agit de reconstruire du lien social, de récréer un tissu social intégrateur au niveau local afin de ne laisser personne sur le bord de la route.
C’est une action intégrée qui est à la base du projet social global de l’EDC.
A travers l’expérience communautaire proposée dans la maison de quartier des objectifs sont poursuivis :
- susciter dans l’esprit des personnes, plongées dans une logique d’assistance, l’estime que l’on doit avoir de soi-même. C’est la condition pour qu’elles puissent s’attaquer ensuite aux différentes dépendances dans lesquelles elles sont plongées. Ce n’est pas chose facile et pourtant c’est une étape indispensable ;
- viser la construction de nouvelles solidarités capables de résister aux formes d’exclusions et de proposer des actions qui favorisent une démarche participative et effective des personnes ;
- créer les conditions d’encouragement des personnes à devenir de véritables acteurs en travaillant « par, pour et avec » les personnes ;
- lutter contre la logique d’assistance dans laquelle sont plongées bon nombre de personnes. Il s’agit de faire passer les personnes bénéficiaires de l’état d’individu assisté, passif (exclu des circuits économique, culturel et social) au statut d’acteur et d’auteur de développement. L’individu devient ainsi entreprenant et adhérant à un projet social et culturel concret, et participe réellement à sa mise en œuvre au quotidien.
- Favoriser l’insertion et l’intégration des personnes en mettant la priorité sur la socialisation ; le développement de capacités nouvelles ; la construction d’une image de soi positive ; le renforcement de la confiance en soi ; le développement d’un sentiment d’appartenance ; la facilitation d’une construction ou d’une reconstruction identitaire ; l’apparition d’un sentiment d’utilité sociale ; l’acquisition et l’expérimentation d’une conscience citoyenne ; l’appropriation de règles de vie et de respect de soi et des autres ; l’autolimitation et la « vérité-simplicité » dans les rapports établis,…
Le projet social global vise à favoriser une intervention sociale axée sur l’ «empowerment» ou le renforcement des personnes en difficulté à travers un processus graduel respectant cinq étapes (types d’action).
Faire grandir les personnes dans leur capacité de reprendre du « pouvoir » sur leur propre existence et sur leur environnement, c’est cela qui se joue à travers les différentes actions poursuivies dans:
– l’existence des personnes en difficulté à travers l’action individuelle,
– les différents services mis à disposition des personnes pour les soutenir face aux problématiques d’ordre matériel à travers les actions de groupe,
– le groupe ‘‘les copains de la Rochelle’’ qui, à travers des actions communautaires développe l’envie de se prendre en charge et de s’investir à travers le projet social global,
– les rencontres en réseau avec d’autres associations, par des réunions et des actions collectives renforcent l’envie de se bouger pour faire changer les choses et favorise le sentiment de citoyenneté responsable,
– les actions de développement, avec des personnes de la communauté locale plus largement, et avec d’autres organismes qui y sont présents pour permettre l’amélioration des rapports existant, la reconstitution d’un tissu social, des actions culturelles, ludiques et participatives qui veulent améliorer la qualité de vie de tous les habitants, des actions autour de l’environnement, des interpellations politiques sur l’un ou l’autre sujet.
– le jardin coopératif et communautaire en proposant de devenir coopérateur-jardinier et de participer au développement du projet.
Ces actions sont proposées aux personnes dès qu’elles manifestent un intérêt pour le (les) projet(s).
On y favorise donc un réel parcours d’intégration par la participation à ces cinq types d’action. Chacune des actions est balisée et un accompagnement spécifique y est proposé en partenariat avec les personnes et en toute confiance. Chacune des actions répond à des besoins personnels spécifiques.
Nous privilégions des actions menées « pour, avec et par » les personnes elles-mêmes.
La participation engage des bénévoles à la gestion quotidienne de la Maison de Quartier et de ses services, ainsi qu’à l’organisation des activités et à la mise en place des projets. Tout cela nécessite un soutien et une coordination renforcée. Le groupe communautaire est ce lieu de coordination entre tous les acteurs et tous les projets. Ce groupe vise toutes les personnes qui veulent participer aux projets de la maison, qui veulent s’investir d’une façon ou d’une autre, qui s’intéresse aux activités que la maison propose. C’est le centre nerveux de la maison. On y réfléchit ensemble au projet global, on y donne toutes les informations, on y organise les activités générales, collectives, de développement.
Les services et les activités proposées sont des moyens de participation effective et de développement pour les personnes qui les prennent en charge. Dans ce sens, les services doivent toujours être considérés comme des moyens de participation et non comme des fins en soi. Tous les espaces, tous les services proposés à la personne placent cette dernière au centre d’une animation avec des objectifs précis à atteindre, tels la lutte contre la solitude et la dépendance, l’occupation du temps par des activités participatives et ludiques, la valorisation de l’être et de son intégration au sein du groupe, ou le fait de vivre des relations sociales tissées avec autrui…
Les activités, les services, les projets sont aussi des lieux de développement de compétences qui doivent permettre, in fine, une meilleure intégration des personnes.